Gougerot Sjögren en 100 questions

Les 100 questions

2. 2. Mieux comprendre comment se manifeste un SGS - Quelles sont les manifestations biologiques au cours d’un SGS ?

24. À quoi sert la recherche des anticorps antinucléaires et des anticorps anti-Ro/SS-A et LA/SS-B ?

Dernière mise à jour : 27-09-2012

La définition d’un auto-anticorps
Une réaction immunitaire de type « autoimmune » (comme dans le lupus) peut se traduire par la production d’anticorps anormaux, appelés auto-anticorps. Ces auto-anticorps sont dirigés contre des constituants de nos propres cellules le plus souvent localisés dans le noyau de ces cellules, d’où le terme antinucléaire (nucléaire = venant du noyau).
La terminologie des auto-anticorps
Ces anticorps antinucléaires sont dirigés contre des composés du noyau de nos cellules, comme l’ADN des chromosomes (anticorps anti-ADN natif), et contre d’autres structures qu’on appelle les ribonucléoprotéines, par exemple les anti-Ro/SS-A, anti-La/SS-B, anti-Sm ou anti-RNP. Cette terminologie un peu compliquée désigne, soit les lettres du nom du patient chez qui l’auto-anticorps a été décrit la première fois (exemple : Ro, La, Sm), soit la structure reconnue par cet auto-anticorps (exemple : RNP pour ribonucléoprotéine), soit une maladie associée à cet anticorps (exemple : SS-A pour Sjögren Syndrome A).
Comment se détectent ces auto-anticorps ?
Ces auto-anticorps se détectent dans le sang des patients par des tests de laboratoire effectués en routine. Leur détection se fait en deux temps, avec d’abord une étape de dépistage, qui affirme la présence et la concentration de ces auto-anticorps. Cette concentration s’exprime par une mesure des concentrations par titrage du sérum (1/80e, 1/160e, 1/1280e...). Ce chiffre signifie par exemple qu’il existe des anticorps dans un sérum dilué 80 fois : ce sérum est dit positif au 1/80. Le seuil de positivité varie selon les laboratoires, mais généralement chez l’adulte, il est considéré comme positif à partir d’une dilution de 1/160e. La deuxième étape est d’identifier l’antigène cellulaire qui est la cible de l’auto-anticorps. Cette étape utilise des tests spécifiques, qui vont permettre de détecter les anticorps anti-ADN natif, anti-Sm, anti- RNP, anti-Ro/SS-A...
L’utilité diagnostique et pronostique des auto-anticorps
Ces auto-anticorps servent donc de marqueurs diagnostiques, car en pratique l’absence d’anticorps antinucléaires écarte l’éventualité d’un lupus systémique. En revanche, ils ne sont pas spécifiques du lupus car ils peuvent être présents dans de nombreuses autres maladies et chez des gens en bonne santé. Ces anticorps peuvent aussi avoir une valeur pronostique car certains d’entre eux agissent directement en induisant Ces anticorps sont utilisés pour faire le diagnostic du syndrome de Gougerot Sjögren, car ils font partie des critères de classification européano-américains qu’utilisent les médecins. Cependant ces anticorps existent aussi dans le lupus. C’est pourquoi, un lupus ou un syndrome de Gougerot Sjögren avec des anti-Ro/ SS-A et anti-LA/SS-B ont des points communs. Ainsi, au cours de l’évolution d’un syndrome de Gougerot Sjögren avec anti-Ro/SS-A essentiellement associés à des anti-LA/SS-B, il peut apparaître de petites lésions de la peau, sensibles au soleil (photosensibles) ressemblant à des lésions de lupus. Ces anticorps ont un rôle particulier en cas de grossesse car ils peuvent traverser la barrière naturelle du placenta entre la mère et le foetus et agir ainsi sur certains organes de l’enfant notamment le coeur. Ils vont alors, comme dans le lupus néonatal, avoir des conséquences sur la grossesse cf. question 87.

À retenir

Les auto-anticorps sont des anticorps dirigés contre des structures de nos propres cellules. Ils sont détectés dans différentes maladies auto-immunes systémiques comme le syndrome de Gougerot Sjögren. Ces auto-anticorps reconnaissent préférentiellement des constituants des noyaux des cellules, d’où le terme « anticorps anti-nucléaire » (nucléaire = noyau). Dans le syndrome de Gougerot Sjögren, ces anticorps anti-nucléaires sont le plus souvent des anticorps anti-Ro/SS-A et anti-La/SS-B. La recherche d’anticorps anti-nucléaires de type anti-SS-A et anti-SS-B est importante pour le diagnostic de syndrome de Gougerot Sjögren.
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