Gougerot Sjögren en 100 questions

Les 100 questions

2. 3. Mieux comprendre comment se manifeste un SGS - Comment interpréter les manifestations cliniques au cours d’un SGS ?

44. Je fais des calculs et j’ai les reins qui fonctionnent mal. Est-ce à cause de mon SGS ?

Dernière mise à jour : 27-09-2012

OUI PEUT-ÊTRE. Des atteintes rénales sont possibles dans le syndrome de Gougerot Sjögren. Contrairement à d’autres maladies autoimmunes systémiques comme le lupus, le Gougerot Sjögren touche rarement le rein. Une atteinte rénale est décrite chez moins de 10% des patients, même après une longue évolution. Ces atteintes rénales s’expliquent de deux façons :
 • L’atteinte la plus fréquente est dite tubulo-interstitielle. C’est une atteinte des petits canaux (tubules rénaux) qui permettent de transporter l’urine fraîchement filtrée. Ainsi, certaines substances comme le phosphore ou d’autres éléments déterminent le pH (c’est-à-dire l’acidification des urines qui sont mal filtrées par le rein). Parfois, ces anomalies peuvent mener à la formation de calculs qui, quand ils sont importants, peuvent donner des coliques néphrétiques liées à l’obstruction des cavités rénales ou du « tuyau » qui mène l’urine du rein à la vessie (appelé uretère). Exceptionnellement dans les formes chroniques, cette atteinte rénale interstitielle peut entraîner un ralentissement du fonctionnement du rein avec une insuffisance rénale qui justifiera une prise en charge particulière.
 • Beaucoup plus rarement, ce sont les petites chambres de filtration du rein, appelées glomérules, qui peuvent être touchées. Dans ce cas, il existe souvent une cryoglobulinémie conséquence d’une activité immunologique très importante du Gougerot Sjögren cf. question 26. La prise en charge de ces atteintes rénales qui se détectent par une analyse détaillée du sang et des urines nécessite différentes mesures :
 • La correction des troubles liés à l’atteinte tubulaire, notamment du phosphore, du potassium et du processus d’acidification est indispensable. En cas d’atteinte rénale interstitielle liée à une activité inflammatoire de la maladie, il peut être justifié de discuter un traitement par de la cortisone et même des immunosuppresseurs, mais il y a peu d’études qui permettent de démontrer leur efficacité.
 • En cas d’atteinte glomérulaire (liée à une cryoglobulinémie), il faut également mieux contrôler le syndrome de Gougerot Sjögren, éventuellement par des faibles doses de cortisone et éventuellement du Plaquenil®.

À retenir

Le syndrome de Gougerot Sjögren touche rarement le rein mais il peut entraîner une atteinte tubulo-interstitielle, c’est-à-dire des lésions des petits canaux (tubules) qui transportent l’urine. Dans ce cas, cette atteinte rénale peut se manifester par des anomalies du phosphore, du potassium et des processus d’acidification. C’est ainsi que peuvent se former de petits calculs rénaux (lithiases) qui peuvent obstruer les voies d’évacuation de l’urine et provoquer des coliques néphrétiques. Ces anomalies se détectent par une analyse de sang et d’urine et peuvent se traiter.
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