Prothèse Articulaire en 100 questions

Les 100 questions

2. Bénéfices attendus et principaux risques de l'intervention

22. Quels sont les principaux inconvénients et risques tardifs éventuels de l'intervention ?

Dernière mise à jour : 26-11-2020

Certaines complications peuvent survenir tardivement (cette liste n’est pas exhaustive) :

- l’usure (questions 29, 30, 31, 32, 33 et 34) est le grand risque de toutes les prothèses implantées. Le descellement de la prothèse (perte de fixation des pièces) qui se traduit par des douleurs et une migration des pièces de la prothèse nécessite une nouvelle intervention ;

- l’infection tardive survient soit par voie sanguine à partir d’un foyer infectieux (peau, urines, bronches, vésicule, sinus...), soit du fait d’une contamination opératoire passée inaperçue, évoluant à bas bruit et peut entraîner un descellement septique de la prothèse (question 26);

- les ossifications péri-prothétiques sont exceptionnelles (question 86) : il s’agit de formations osseuses entourant la prothèse totale de la hanche qui peuvent survenir après l’intervention et qui sont responsables d’un enraidissement de l’articulation. Elles sont évitées par l’utilisation systématique (sauf contre-indication particulière) des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pendant quelques jours après l’intervention. Cette complication concerne essentiellement les prothèses de hanche ;

- la raideur d’une articulation prothétique : elle peut survenir sur certaines prothèses comme celle du genou, du coude ou de l’épaule. Elle est due à la présence d’adhérences qui limitent la mobilité (les tissus mous sont “collés”). Elle peut être prévenue par la mobilisation précoce de l’articulation, mobilisation passive ou à l’aide d’un appareil, mobilisation active-aidée et mobilisation active ;

- l’algoneurodystrophie (ou algodystrophie) est un “dérèglement du système nerveux qui commande les vaisseaux”, responsable de douleurs, de gonflement et pouvant aboutir à un enraidissement de l’articulation. Il s’agit d’une complication qui survient et évolue de façon capricieuse et imprévisible. Le traitement repose sur l’association de médicaments et d’une rééducation douce et spécialisée. L’évolution peut se faire sur plusieurs mois ;

- un épanchement chronique (gonflement) de l’articulation prothétique, en particulier au genou, peut nécessiter une ponction pour vérifier l’absence d’infection. Des gestes locaux spécifiques peuvent être discutés et réalisés en accord avec le chirurgien, en service spécialisé, pour assécher l’épanchement (infiltration, synoviorthèse) ;

- des douleurs en regard de la prothèse peuvent persister. Certaines personnes peuvent continuer à souffrir alors que la prothèse est bien en place, qu’il n’y a pas d’explication mécanique aux douleurs et que tout est satisfaisant sur les radiographies. Il peut s’agir de douleurs des tissus situés autour de la prothèse. Ainsi à la hanche, des bursites ou tendinites en regard des fils métalliques servant à fixer le trochanter (question 85) peuvent être gênantes et nécessiter des massages, des crèmes ou gels anti-inflammatoires. Dans certains cas exceptionnels, le chirurgien pourra vous proposer une infiltration d’un dérivé cortisonique en regard. Ce geste ne doit être effectué qu’en service spécialisé, sous couvert de règles strictes d’asepsie. Parfois, l’ablation des fils trochantériens peut s’avérer nécessaire.

Enfin, dans de rares cas, aucune cause évidente n’est décelée, et le chirurgien ne trouve pas d’explication précise à la gêne ressentie. La surveillance régulière par le chirurgien est alors nécessaire (question 72). Après une prothèse totale de genou, 20 à 30 % des patients présentent des douleurs dites « neuropathiques. Il s’agit de douleurs liées au fait que les tissus autour du genou sont très largement innervés. Il s’agit de douleur à type de brûlures, sensation d’étau, de fourmillements. Ces douleurs doivent être reconnues et traitées afin de ne pas évoluer vers la chronicité.

- les thromboses veineuses peuvent aussi survenir à distance de l’intervention : si vous avez mal dans un mollet, si vous êtes essoufflé(e), consultez rapidement votre médecin (question 35) ;

- la fracture de la prothèse (question 37). La rupture de certaines têtes de prothèses de hanche en céramique de zircone a été rapportée. La fracture des implants en silastic de la main (implants digitaux) est possible et traduit l’usure de la prothèse qui doit alors être changée.

Prothèse totale de hanche usée

Notre avis

L'usure est l'élément qui met habituellement un terme à la vie des prothèses. Les autres complications sont, heureusement, plus rares.
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