Prothèse Articulaire en 100 questions

Les 100 questions

2. Bénéfices attendus et principaux risques de l'intervention

25. Comment réduire le risque infectieux d'une prothèse ?

Dernière mise à jour : 26-11-2020

Les mécanismes de l’infection sont multiples. 
La contamination de l’articulation opérée peut se faire à partir des microbes (germes) de la peau : 
- soit au cours de l’intervention ; 
- soit dans les premières semaines qui suivent l’intervention par la cicatrice. 
Lors des contaminations tardives, le germe provient d’un autre foyer infectieux et peut se greffer sur la prothèse.


Réduire le risque d’infection, c’est traiter les “réservoirs de germes”, les portes d’entrée de ces germes et être vigilant chez les personnes à risque (diabétique, traitement par corticoïdes ou immuno-modulateurs au long cours, etc.).

Ainsi, avant l’intervention, pour prévenir le risque infectieux :

- L'arrêt du tabac avant l’intervention a un effet bénéfique sur le processus de cicatrisation post-opératoire et réduit le risque d’infection. Cet effet est d'autant plus important que le sevrage a été effectué de façon précoce avant une intervention ;
- La préparation à l’intervention doit permettre la suppression préalable de tous les foyers infectieux potentiels. Il est indispensable de vérifier votre état dentaire (consulter un dentiste, faire une radiographie [panoramique dentaire] si nécessaire), de faire quelques examens biologiques (numération formule sanguine-plaquettes, vitesse de sédimentation, Proteine C Reactive…). Il est important de préciser le nombre et la date des infiltrations préalablement effectuées dans l’articulation qui doit être opérée. Des radiographies particulières pourront être nécessaires ;
- Les infiltrations intra-articulaires dans l’articulation à opérer devront être évitées dans les mois précédant l’intervention (pour éviter tout risque infectieux) ;
- Toute infection (de la peau, des urines par exemple) non traitée entraîne l’ajournement de l’opération ; il faut d’abord traiter l’infection ;
- La veille et le jour de l’intervention, vous vous laverez le corps et les cheveux avec un produit désinfectant spécial ; le membre à opérer a été « épilé » (ou tondu avec une tondeuse à usage unique), car les poils sont des réservoirs à microbes. La préparation suit un protocole précis sous contrôle de l’infirmière.

En chirurgie ambulatoire, la démarche est similaire, respectez à la lettre les consignes et le protocole du service ; en cas de doute, demandez conseil à l’infirmière de parcours.

Pendant l’intervention, tout est mis en œuvre pour limiter le risque infectieux :

- L’intervention se déroule dans un milieu stérile (salle d’opération équipée d’un flux laminaire, air ambiant filtré, personnel soignant habillé et masqué avec des casaques stériles, gants stériles, matériel stérile ou à usage unique...) ; 
- Le lavage chirurgical des mains, les procédures d’habillage du personnel du bloc opératoire, l’entretien du matériel et le comportement des personnels sont codifiés et des contrôles réguliers sont effectués ;
- Vous serez désinfecté(e) et vous recevrez le plus souvent des antibiotiques pendant l’intervention et juste après (modalités codifiées).

Le séjour (l’hospitalisation) est de courte durée pour diminuer le risque d’infection hospitalière (infection nosocomiale) - voir annexe I.

Dans les suites opératoires, et toute votre vie, il sera nécessaire d’être vigilant :

- Le dépistage et le traitement des infections seront permanents : si vous avez de la fièvre ou une infection (urines, peau, gorge, bronches, sinus...), il faut consulter immédiatement votre médecin traitant afin de débuter rapidement le traitement nécessaire (le plus souvent des antibiotiques) ;
- Toute procédure de soins (ponction, endoscopie, coronarographie, intervention chirurgicale, chirurgie esthétique...), devra faire discuter par votre médecin des mesures prévenant un passage de germes dans le sang (prise d’antibiotiques avant et après le geste…) ;
- Il est nécessaire de faire surveiller régulièrement vos dents, au moins une fois par an et en cas de soins dentaires, prévenir le dentiste et lui demander de vous prescrire des antibiotiques pour encadrer les soins ;
- Evitez les infiltrations, les injections intramusculaires (dans les fesses pour la prothèse de hanche, dans le bras pour la prothèse de l’épaule ou du coude) ou sous-cutanée en regard de la prothèse (risque d’abcès), sans l’avis préalable de votre chirurgien ;
- Evitez les soins de pédicurie trop agressifs et désinfectez-vous bien les pieds au décours, 
- Désinfectez aussi les égratignures (bricolage, jardinage…);
- Si vous avez des douleurs en regard de l’articulation opérée, a fortiori si vous avez de la fièvre, il faut consulter le chirurgien très rapidement.

Notre avis

Mieux vaut prévenir que guérir !

La prévention de l’infection justifie une préparation (parfois longue), imposée au candidat à la mise en place d’une prothèse articulaire.

L'arrêt du tabac avant l’intervention a un effet bénéfique sur le processus de cicatrisation post-opératoire et réduit le risque d’infection.

N’oubliez pas de dire régulièrement à tous les médecins / dentistes consultés que vous avez une prothèse.

Une hygiène de vie sérieuse au décours de l’intervention et toute votre vie est nécessaire.

 

Pour en savoir plus :

Des sessions collectives d’information spécifique et des entretiens individuels avec l’infirmière de parcours permettent de mieux connaitre et prévenir le risque infectieux.

Pour tout renseignement : 01 58 41 30 39

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