Polyarthrite Rhumatoïde en 100 questions

Les annexes

15. Prises de médicament et vaccinations au cours d'une grossesse

Dernière mise à jour : 22-10-2018

Le plus prudent est d’interrompre tous les traitements ne paraissant pas indispensables.

CORTICOÏDES
Ils sont utilisables pendant toute la durée de la grossesse, à la dose la plus faible possible.

ANTI-INFLAMMATOIRES NON STÉROÏDIENS (AINS)
À l’exception des collyres, l’utilisation ponctuelle ou chronique de tous les AINS (y compris l’aspirine ≥ 500mg/j et les inhibiteurs sélectifs de COX-2) est formellement contre-indiquée à partir du début du 6e mois de grossesse (24 SA), quelle que soit leur voie d’administration.

EN PRÉVISION D’UNE GROSSESSE
Dans la mesure du possible, on arrêtera un traitement par AINS dès le début de la grossesse.
On pourra avoir recours à d’autres antalgiques ou aux corticoïdes.

EN COURS DE GROSSESSE
Rassurer la patiente quant au risque malformatif des AINS en cas d’exposition au 1er trimestre.
On évitera si possible, les prises chroniques d’AINS jusqu’au début du 6e mois (24 SA).
• L’aspirine peut être utilisée ponctuellement pendant les cinq premiers mois de grossesse (24 semaines d’aménorrhée). Au-delà de 24 SA, l’aspirine ≥ 500 mg/j est formellement contre-indiquée jusqu’à l’accouchement.
Au-delà du début du 6e mois (24 SA) l’utilisation de tout AINS est formellement contre-indiquée quelle que soit sa voie d’administration, à l’exception des collyres en raison des faibles quantités utilisées.

On pourra avoir recours à d’autres antalgiques ou aux corticoïdes quel que soit le terme de la grossesse.

TRAITEMENTS DE FOND

• À interrompre quelques jours avant d'envisager une grossesse :
- Méthotrexate (contraception jusqu’à la fin du traitement)
- Léflunomide : à interrompre 3,5 mois avant d'envisager une grossesse du fait de sa longue présence dans l’organisme. Une procédure de « wash-out » avec de la cholestyramine ou du charbon actif peut permettre d'éliminer plus rapidement le traitement.

• À interrompre dès le début de la grossesse :
- Les anti-TNF (Etanercept, Infliximab, Adalimumab…) : l’utilisation (ou la poursuite) de l’étanercept ou du certolizumab en cours de grossesse ne sera envisagée qu’après avoir écarté les autres options thérapeutiques possibles (corticoïdes ...). Un risque accru d’infection materno-foetale (listériose, CMV, toxoplasmose) est possible en raison de l’immunosuppression induite par le traitement, ce d’autant que le traitement peut masquer la fièvre. L’infliximab, le golimumab et l’adalimumab doivent être interrompus avant le 3e trimestre de la grossesse en raison de leur longue présence dans l’organisme et de leur passage chez l’enfant.

• À interrompre avant d'envisager une grossesse :
- L’abatacept : la notice déconseille de débuter une grossesse ou d'allaiter jusqu'à 14 semaines après l'arrêt d'un traitement par abatacept.
- Le rituximab : la notice fait état d’un passage des immunoglobulines G (qui composent le produit) à travers la barrière placentaire, ce qui fait courir le risque d’une déplétion en lymphocyte B chez le foetus. En raison de la présence durable du rituximab chez les patients présentant une déplétion en lymphocytes B, les femmes en âge de procréer devront utiliser des mesures contraceptives efficaces tout au long du traitement par MabThera et pendant 12 mois après son arrêt.
- Le tocilizumab : en raison de la présence durable du tocilizumab chez les patients, les femmes en âge de procréer devront utiliser des mesures contraceptives efficaces tout au long du traitement et pendant 3 à 6 mois après son arrêt.


Des informations plus détaillées sont disponibles sur le site d'information du CRAT (Centre de Référence sur les Agents Tératogènes) sur les risques pendant la grossesse des médicaments, vaccins, radiations et dépendances. www.lecrat.org

Ce site est réalisé par une équipe de spécialistes des complications liées aux médicaments (Pharmacologues) de l’Hôpital Armand-Trousseau - Assistance Publique - Hôpitaux de Paris.
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