Polyarthrite Rhumatoïde en 100 questions

Les annexes

17. Évaluation du risque de cancers au cours de la polyarthrite rhumatoïde et recommandations

Dernière mise à jour : 22-10-2018

Le risque de cancer associé à la polyarthrite rhumatoïde et aux traitements de la polyarthrite rhumatoïde est une question difficile.

Du fait du désordre immunitaire associé à la polyarthrite rhumatoïde, il existe indéniablement une augmentation du risque de lymphome au cours de cette maladie, en particulier celui de lymphome Hodgkinien et non Hodgkinien, une forme de cancer du sang impliquant les cellules de l’immunité.

Les études les plus récentes menées sur des grands échantillons de population montrent un doublement de la fréquence des lymphomes, maladies naturellement peu fréquentes, au cours de la polyarthrite rhumatoïde. Il a été montré que l’activité inflammatoire était fortement associée au risque de développer un lymphome, ce qui milite en faveur de l’intérêt d’un traitement actif pour limiter ce risque.

Pour l’instant il n’a pas été montré de sur risque de lymphome dans la population des PR traitées par anti-TNFα, sachant que l’incidence des lymphomes est supérieure dans la PR par rapport à la population générale. Il n’a pas non plus été montré de sur risque de lymphomes avec l’abatacept, le tocilizumab et les inhibiteurs de JAK/kinases (baricitinib, tofacitinib). En ce qui concerne le rituximab il n’y a pas de sur risque chez les patients traités et c’est l’un des traitements des lymphomes. Ainsi il peut être éventuellement proposé chez les patients ayant une PR et des antécédents de lymphome

Concernant les tumeurs solides (cancer du sein, du col de l’utérus, de la prostate du colon, du poumon, de la peau), il n’a pas été observé d’augmentation nette du risque de cancer au cours de la polyarthrite rhumatoïde sauf en ce qui concerne les cancers du poumon et de la peau non mélanomes. Le risque de cancers cutanés non mélanomes (ou carcinome) au cours de la polyarthrite rhumatoïde est augmenté par le traitement anti-TNF et peut être par l’abatacept. Il n’est pas clairement établi si le risque de mélanome est ou non augmenté avec les anti-TNF. Ainsi, il est recommandé de consulter un dermatologue au moins une fois pour dépister un cancer de la peau, le dermatologue déterminant ensuite la fréquence des consultations

Le dépistage des autres cancers doit s’effectuer comme dans la population générale http://www.e-cancer.fr/Comprendre- prevenir-depister/Se-faire-depister et les recommandations actuelles sont les suivantes
• Cancer du sein : une mammographie est conseillée tous les 2 ans entre 50 et 74 ans. En cas d’antécédents personnels ou familiaux une prise en charge personnalisée est nécessaire.
• Cancer du col : un frottis est conseillé tous les 3 ans, de 25 à 65 ans, chez les femmes ayant des rapports sexuels après deux frottis normaux les deux premières années.
• Cancer de la prostate : le dépistage systématique n’est pas recommandé. En cas de symptômes urogénitaux ou chez les hommes de plus de 45 ans ayant des antécédents familiaux ou origine afro-antillaise il est conseillé de consulter le médecin traitant ou un urologue en vue du dépistage.
• Cancer du côlon : en l’absence de facteurs de risque, entre 50-74 ans, il est recommandé de pratiquer un test de dépistage de sang dans les selles tous les 2 ans.

Si antécédents de maladies inflammatoires du tube digestif ou ATCD personnel ou familial de polypes ou de cancer, un suivi personnalisé décidé par le gastroentérologue est recommandé.
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