Arthrose en 100 questions

Les 100 questions

2. Prise en charge de l'arthrose

27. Est-il important de refaire des radiographies pour suivre l'évolution de l'arthrose ?

Dernière mise à jour : 30-11-2000

Curieusement, cette question n'est jamais abordée dans les études médicales ce qui fait que la réponse à cette question peut énormément varier d'un médecin à l'autre. Il faut rappeler encore ici que l'on est dans la situation où le diagnostic est certain. Refaire des radiographies va seulement permettre de juger de l'aggravation éventuelle de la maladie au plan anatomique dans un espace de temps donné (le temps séparant les deux radiographies). Ceci nous paraît important pour plusieurs raisons :

- Pouvoir faciliter la décision chirurgicale. Comme nous le reverrons la décision de proposer une intervention chirurgicale repose sur plusieurs éléments dont la sévérité de l'arthrose à la radiographie. Il est donc recommandé de refaire une radiographie si cette décision doit être prise et surtout si la radiographie antérieure ne montrait qu'une arthrose modérée. Se rappeler toutefois que les données radiographiques ne sont pas importantes par rapport aux données cliniques. Rappelons ici encore l'adage chirurgical : "on n'opère pas une radiographie mais un malade".

- Pouvoir évaluer les conséquences anatomiques d'une poussée congestive. Nous avons vu que la poussée congestive pouvait être responsable d'une détérioration accélérée du cartilage (chondrolyse) qui va se traduire à la radiographie par un pincement rapide de l'interligne. Dans cette situation (présence de signes cliniques évocateurs de poussée congestive), nous recommandons de refaire des radiographies dans un temps rapproché : 1 à 6 mois. La mise en évidence d'une aggravation radiologique survenant conjointement à une poussée congestive va être un argument pour renforcer le traitement. Rappelons ici que le mieux est de détecter la poussée congestive le plus précocement possible et de la traiter AVANT qu'elle ne soit responsable d'une chondrolyse.

- Pouvoir prédire l'évolution de la maladie. Les études récentes montrent que la variation de la sévérité radiologique est plus prédictive d'un handicap important que la sévérité radiologique à un moment donné de la maladie. Ainsi, à la hanche, il a été démontré qu'en cas d'aggravation d'au moins 25 % du pincement articulaire en un an, la probabilité d'avoir recours à la mise en place d'une prothèse de hanche dans les deux années suivantes était de 47 % alors que ce risque était pratiquement nul si la radiographie ne montrait pas d'aggravation. Ces données suggèrent que l'on puisse être amené à refaire des radiographies après une période de 1 à 2 ans.

- Pouvoir évaluer l'effet des traitements de l'arthrose. Cet objectif est fréquemment utilisé dans les études de recherche visant à évaluer l'histoire naturelle de la maladie, ou pour évaluer les nouveaux traitements de l'arthrose. Dans cette situation, les radiographies sont refaites après des intervalles de temps variables généralement de l'ordre d'un an. En pratique quotidienne, on peut également vouloir évaluer l'effet d'un traitement en recherchant surtout l'absence d'aggravation de la maladie sous l'effet du traitement.

À retenir

Il nous semble important de suivre l'évolution de la maladie au plan radiographique. Les données recueillies facilitent grandement les décisions thérapeutiques à prendre et également permettent d'évaluer au mieux l'effet de certains traitements
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