Sclérodermie Systémique en 100 questions

Les 100 questions

3. 3. Mieux comprendre comment prendre en charge une sclérodermie systémique - Quels sont les principes du traitement ?

66. Quelles sont les indications d’un traitement par corticoïdes au cours de la sclérodermie systémique ? Quels sont les risques de la cortisone ?

Dernière mise à jour : 01-01-2016

Les indications d’un traitement corticoïde prescrit par voie générale doivent être réfléchies au cours de la sclérodermie systémique et les doses de prednisone prescrites ne devront, dans la mesure du possible, jamais dépasser 15 mg/j chez l’adulte, du fait du risque de survenue d’une crise rénale. La prednisone prescrite à une dose faible de 5 à 10 mg/j peut être efficace dans les atteintes articulaires inflammatoires de la sclérodermie, éventuellement en association avec un traitement de fond par méthotrexate. Une corticothérapie à la dose de 15 mg/j peut également être proposée dans le traitement des atteintes interstitielles pulmonaires lorsqu’elles sont évolutives, en association à un traitement immunosuppresseur chez certains patients. Une péricardite modérée n’est pas une indication à la corticothérapie, mais une péricardite volumineuse ou responsable d’une mauvaise contraction des ventricules du cœur peut justifier une corticothérapie à 0,5 mg/kg de prednisone, sous surveillance de la tension artérielle et de la biologie. Lorsqu’il existe une myosite responsable d’un déficit musculaire et d’une élévation des enzymes musculaires, une corticothérapie peut être prescrite, éventuellement à la dose de 1 mg/kg, qui sera diminuée après trois semaines progressivement. Enfin, dans les formes œdémateuses de sclérodermie systémique, nous recommandons de ne pas dépasser la dose de 15 mg/jour du fait du risque important de survenue d’une crise rénale sclérodermique qui débute en général par une hypertension artérielle chez ces malades. Chez l’enfant, une corticothérapie à la dose de 0,5 à 1 mg/Kg/j peut être proposée à la phase initiale avec une décroissance rapide.

Par ailleurs, indépendamment de la crise rénale sclérodermique, les corticoïdes peuvent entraîner certains effets secondaires :
Une rétention hydrosodée qui peut être à l’origine de la survenue d’une hypertension artérielle et justifie un régime pauvre en sel pour une dose de 15 mg/j.
Une hypokaliémie, ce qui peut justifier une prescription systématique de potassium dès le début de la corticothérapie.
Un diabète, ce qui justifie à titre systématique de limiter la consommation d’aliments sucrés, en particulier si la corticothérapie est prescrite à forte dose .
Une ostéoporose, qui doit être prévenue par la prescription après bilan phosphocalcique de calcium et de vitamine D. Si la dose de prednisone est supérieure à 7,5 mg/j, l’adjonction d’un biphosphonate devra être discutée.
Une cataracte, en particulier en accélérant l’évolution de cette affection chez les individus prédisposés.
Une irritabilité, des troubles du sommeil qui pourront justifier la prescription d’un hypnotique pour favoriser l’endormissement, beaucoup plus exceptionnellement des manifestations psychiatriques à fortes doses.
Une prise de poids, les corticoïdes stimulant l’appétit. Ainsi, il faut éviter de manger entre les repas.
Des infections plus fréquentes, qu’il s’agisse d’infections bactériennes ou virales.
Une faiblesse musculaire et une fragilité de la peau.
Un retard de croissance chez l’enfant.

À retenir

La prednisone prescrite à une dose faible de 5 à 10 mg/j peut être efficace dans les atteintes articulaires inflammatoires de la sclérodermie systémique. Une dose de 10 à 15 mg/j de prednisone chez l’adulte peut être proposée en cas d’atteinte interstitielle pulmonaire évolutive ou dans les formes cutanées œdémateuses. Dans tous les cas, l’utilisation de la corticothérapie par voie générale doit toujours être réfléchie et ne doit si possible jamais dépasser la dose de 15 mg/j de prednisone en raison du risque de crise rénale sclérodermique. Ceci justifie de surveiller régulièrement la pression artérielle, le taux de créatinine dans le sang et la bandelette urinaire pour rechercher des protéines.
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