Lupus en 100 questions

Les 100 questions

2. MIEUX COMPRENDRE comment se manifeste un lupus

17. Quels sont les premiers signes du lupus ?

Dernière mise à jour : 30-12-2010

Le lupus débute habituellement par un cortège de signes qui s’associent progressivement, en quelques jours ou quelques semaines : de la fatigue, parfois de la fièvre, des douleurs articulaires, des signes cutanés, des douleurs thoraciques, de l’essoufflement…
Dans d’autres cas, la présentation initiale est dite mono symptomatique, c’est-à-dire qu’un signe clinique prédomine. La maladie débute souvent par une atteinte de la peau, celle-ci touchant 50 à 75% des patients au cours de l’évolution.
Ces lésions cutanées sont favorisées par l’exposition au soleil, mais parfois simplement aux ultraviolets, il peut s’agir :
- D’une réaction excessive de la peau, avec rougeur à type de « coup de soleil », après une exposition modérée au soleil : c’est ce que l’on appelle une photosensibilité.
- De rougeurs en « ailes de papillon » au visage (ou érythème  en « vespertilio », c’est-à-dire en aile de chauve souris). Cette éruption cutanée se localise symétriquement sur les pommettes, les ailes du nez, autour des yeux et parfois sur le front. Ces rougeurs peuvent s’étendre au décolleté et toucher le dos des mains et des avant-bras.
- D’un lupus « discoïde », c’est-à-dire donnant des rougeurs arrondies chroniques, de même topographie, accompagnées de squames (croûtes), qui laisseront hélas des cicatrices.
Dans d’autres cas, ce sont des douleurs articulaires qui inaugurent la maladie. Il s’agit de douleurs articulaires inflammatoires  qui vont gêner le sommeil, et se caractérisent par un enraidissement douloureux, surtout matinal  à la mise en route des articulations. Si l’on peut parler de polyarthrite (ou de rhumatisme inflammatoire), les gonflements articulaires sont plus rares qu’au cours de la polyarthrite rhumatoïde. L’atteinte articulaire concerne en priorité les mains et les poignets. Contrairement à la polyarthrite rhumatoïde, cette polyarthrite ne s’accompagne habituellement pas de destruction des articulations. Les articulations redeviennent indolores avec l’accalmie de la maladie (c'est-à-dire avec la mise en rémission) qui est favorisée par les médicaments. Parfois la maladie peut être révélée par une inflammation qui touche les feuillets qui entourent le poumon (pleurésie) ou le coeur (péricardite). Dans d’autres cas, la maladie peut débuter par une atteinte rénale s’exprimant par la présence de protéines ou de globules rouges dans les urines. D’autres signes de début sont possibles, mais sont plus rares : atteinte neurologique, psychique, digestive (pancréatite, hépatite...), cardiovasculaire (atteinte des valves du coeur, inflammation du muscle cardiaque à type de myocardite, thrombose artérielle ou veineuse aussi appelée phlébite). Pour faire le diagnostic de lupus devant ces premiers signes cliniques, c’est habituellement la prise de sang qui va mettre sur la piste.
Pratiquement tous les patients à ce stade ont des auto-anticorps, les anticorps antinucléaires, avec des concentrations élevées. Plus spécifiques que les anticorps antinucléaires, les anticorps anti-ADN natif contribuent beaucoup au diagnostic (cf. question 19).

A retenir

Le lupus débute fréquemment par des signes cutanés et des signes articulaires, mais il peut concerner d’autres organes comme les poumons, le coeur ou les reins. Ces signes, pris isolément, sont peu spécifiques et c’est leur association à des signes biologiques qui permettra d’évoquer le diagnostic.
Le diagnostic de lupus repose sur des signes cliniques (qui peuvent varier d’un patient à l’autre) et des signes biologiques. Certains sont très évocateurs de la maladie (les lésions cutanées) et d’autres le sont moins car ils existent aussi dans d’autres maladies auto-immunes (arthrites, péricardites…).
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