Vaccinations en 100 questions

Les 100 questions

5. 2. Mieux comprendre la vaccination chez le patient immunodéprimé - Patients immunodéprimés : quand et comment se faire vacciner ?

87. Peut-on vacciner lors d’une poussée de ma maladie ?

Dernière mise à jour : 30-09-2016

• Au cours des maladies auto-immunes, il y a de multiples anomalies immunologiques incluant une hyperactivité des lymphocytes B, une augmentation de production des auto-anticorps et un dysfonctionnement des lymphocytes T (les lymphocytes sont les globules blancs de l’immunité spécialisée). Lorsqu’un vaccin est injecté, il va activer les cellules de l’immunité qui vont produire des anticorps spécifiquement dirigés contre les petites particules vaccinales pour fabriquer les anticorps protecteurs (anticorps de protection contre la grippe par exemple). Les lymphocytes B qui vont être activés par le vaccin ne sont pas ceux déjà activés dans la maladie auto-immune et qui ont une activation dirigée contre l’individu lui-même (le soi). Les études faites au cours des vaccinations des patients atteints de maladies auto-immunes montrent qu’il n’y a pas d’augmentation de l’activité de la maladie, ni d’augmentation des anticorps spécifiques de la maladie auto-immune après une vaccination notamment contre la grippe.

 

• S’il est classiquement recommandé de ne pas vacciner en pleine poussée d’une maladie auto-immune, il ne faut pas hésiter à le faire dans les situations aiguës où il faut rajouter un traitement immunosuppresseur, mettre en route des doses importantes de cortisone ou débuter un biomédicament. L’inconvénient d’une vaccination à la phase initiale d’un traitement dit « d’attaque » d’une poussée d’une maladie auto-immune est le risque de moins bonne réponse vaccinale (moins de fabrication d’anticorps protecteurs). Les vaccins vivants atténués doivent être évités en pleine poussée de la maladie du fait des doses élevées de cortisone ou de l’adjonction d’immunosuppresseurs ou de biomédicaments nécessaires au traitement de la poussée.

A RETENIR

• Oui, il est possible de vacciner en pleine poussée d’une maladie auto-immune même si des doses importantes de cortisone sont prescrites, même s’il est mis en route un traitement immunosuppresseur, même si un biomédicament est institué car il y a urgence à protéger des risques infectieux liés à l’utilisation de ces médicaments.

• Les vaccins vivants atténués doivent être évités du fait des traitements immunosuppresseurs ou des fortes doses de cortisone utilisées pour traiter la poussée.

• En poussée, le vaccin risque d’être moins efficace du fait des doses importantes de cortisone ou d’immunosuppresseurs utilisés pour traiter une poussée. C’est pour cela qu’il est conseillé quand c’est possible de vacciner plutôt en dehors de la poussée. La couverture vaccinale en sera meilleure du fait des doses plus faibles de cortisone ou d’immunosuppresseurs alors utilisés.
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